AVIS - BX, 22 octobre 1941
A V I S
LE 21 octobre 1941, le soir, vers 19 h 30, à Bordeaux sur un boulevard, un officier supérieur de la Feldkommandantur de Bordeaux, a été victime d'un lâche attentat exécuté par des meurtriers encore inconnus.
En conséquence, les mesures suivantes sont ordonnées :
Dans la ville de Bordeaux et dans les communes de Bassens, Bègles, Bouliac, Bruges, Caudéran, Cenon, Eysines, Floirac, Le Bouscat, Lormont, Mérignac, Talence, Pessac, Villenave-d'Ornon et Gradignan, à partir d'aujourd'hui le couvre-feu, jusqu'à nouvel ordre, est fixé à 19 heures.
Tous les établissements publics doivent fermer à 19 heures.
A partir d'aujourd'hui, jusqu'à nouvel ordre, la population de la ville de Bordeaux et des communes citées n'a pas le droit de circuler dans les rues entre 19 h 30 et 8 h du matin.
Des demandes pour des autorisations exceptionnelles dans les cas les plus urgents sont à adresser aux commissariats de police pour la ville Bordeaux, et aux mairies pour les communes mentionnées.
La Feldkommandatur, section Ville, statuera sur les demandes.
A partir d'aujourd'hui jusqu'au obsèques de l'assassiné, tous les théâtres, cinémas, variété, etc... doivent être tenus fermés et toutes les foires populaires et toutes les autres manifestations publiques sont interdites.
Pendant la cérémonie funébre, tous les magasins doivent fermer.
Dans la ville de Bordeaux et dans les communes mentionnées, cent otages ont été arrêtés immédiatement.
Le Préfet prend dans délai toutes dispositions nécessaires pour l'exécution des mesures ordonnées.
Bordeaux, le 22 octobre 1941
DER FELDKOMMANDANT
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Au mois de septembre 2013, j'ai acheté une photo de cet avis pour pouvoir dire un mot sur G. NATTES, déporté "Nuit et Brouillard".
Les faits qui ont induit cet avis :
Le 29 juin 1940, quatre jours après l'entrée en vigueur des armistices Franco-Allemand et Franco-Italien, les Allemands investissent toute la zone Nord, dont la ville de Bordeaux que le gouvernement a quitté la veille pour Clermont-Ferrans puis Vichy.
Immédiatement, le chef de la Kommandantur fait placarder dans les rues de la capitale girondine un avis prescrivant à tout détenteur d'armes d'avoir à la déposer au siège de son administration au plus tard le 3 juillet 1940 à 18 h. Ne pas se soumettre à cette ordonnance c'était s'exposer à de graves sanctions. C'était aussi accomplir un acte de résistance à l'autorité allemande.
Le 21.10.1941 à 19 heures à Bordeaux, un officier d'administration le conseiller Hans Gottfried Reimers traversant à pied le boulevard Georges V, à la hauteur des rues de Patay et de l'Ormeau mort, est tué de deux balles qui l'atteignent à la colonne vertébrale. Le tireur est Pierre REBIERE, 32 ans, agissant sur l'ordonnance du Comité Central du Parti Communiste clandestin.
Une fois l'attentat commu, le quartier est immédiatement bouclé par les polices françaises et allemandes. Le 23 octobre, le général Otto von Stülpnagel, chef de l'administration militaire d'Occupation ordonne l'exécution de 50 otages en représailles à l'assassinat qui a été perpétré à Bordeaux et promet d'en faire fusiller 50 autres si le 26 octobre les auteurs du crime n'étaient pas arrêtés.
Le même jour, un premier otage est fusillé. Le lendemain 24 octobre 1941, 50 autres otages sont fusillés à leur tour au camp de Souge, près de Bordeaux. Tous sont innocents du meutre commis.
De nombreuse perquisitions de la police allemande se pousuivront pendant plusieurs jours. De nombreuses maison sont perquisitionnées. Une forte récompense est promise à ceux qui permettront de retrouver les coupables.
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Sur cet avis de gauche à droite il y avit les phots de : Roger Allo, le Dr Nancel Penard, Robert Jacob et son père René et Pierre Gemin. Ces cinq résistants tombèrent sous les balles allemandes.
Au verso de cet avis découpé dans un livre dont je ne connais pas le titre, ni l'auteur seul le N° de la page,106. Ce qui est dit est-il exact, je ne le sais pas, et je n'ai pas le savoir qui me permettrait de l'apprécier. Ce que je sais c'est que c'est comme pendant toutes les guerres une période confuse donc, je retranscris.
"Le Dr Mancel Pénard et le métallo Roger Allo sont invités à désavouer leur parti et à se déclarer prêts à collaborer au nouvel ordre européen. Grâce à quoi ils auraient la vie sauve. Les deux résistants refusent.
Depuis le mois de juillet, quarante-trois communistes et sympathisants, sept jeunes gaullistes appartenant au réseau "Alliance de la Jeunesse" avaient été arrêtés ; ils sont les cinquante otages.
Suspectés d'avoir agi sous la direction d'André Bergez (évadé le 1er août) et du Dr Auriac (acculé au suicide), les jeunes gaullistes avaient recueilli des renseignements importants sur l'A.I.A., Berliet, SNACASO, l'aérodrome et les dépôts d'armes.
Un tribunal avait même été convoqué. Il avait réservé sa décision mais classait ces jeunes gens parmi les catégories à déporter.
Quand aux autres otages, aucun dossier n'avait été établi à leur encontre, sinon leur appartenance au Parti communiste et leurs responsabilités dans l'organisation clandestine.
L'émotion que suscita cette exécution massive avait conduit quelques jounalistes à justifier la décision de l'occupant en ces termes :
"Depuis leur arrivée, il y a quinze mois les troupes allemandes et leurs chefs ont fait montre d'une correction qui a frappé les esprits les plus réticents, même ceux qui ne réalisaient pas la défaite, et que l'attitude des vainqueurs a amené à réfléchir."
Bien entendu, les journaux, La France et la Petite Gironde n'avaient pas protesté lors de l'exécution de Karp Istraël. La presse "occupée" couvrira, quatre ans durant, les vagues répressives.
(Pour Bordeaux et le Sud-Ouest, un service de propagande allemand se tenait rue Judaïque à Bordeaux. Les contacts étaient quotidiens avec la presse régionale. Les directeurs des trois journaux bordelais y déléguèrent des représentant chargés de prendre des consignes.)
Quant à la délégation régionale du ministère de l'information, alors animée par le professeur G.P... et M. T. V..., elle n'hésite pas à produire un communiqué signalant "que les otages destinés à être exécutés étaient choisis parmi les suspects internés et dont la culpabilité avait été nettement prouvée."
LE TEMPS DES ASSASSINS
Le dossier de crime crimes de guerre établi à Bordeaux en 1948 a certainement posé des problèmes aux magistrats instucteurs. Trente-sis membres deu K.D.S manquaient à l'appel. Parmi eux, Machule, Hagen et d'autres responsables.
Seul Dhose, accompagné de ses collaborateurs immédiats pout répondre des affaires qu'ils avaient traittées.
Mais un mystère subsite : celui des exécutions qui eurent lieu à Bordeaux en représailles d'actes commis ailleurs.
Bordeaux était certainement devenu une réserve d'otages à la disposition de d'Oberg et de Knochen.
Il n'est donc pas exclu que la réponse ait pu être donnée par de hauts fonctionnaires français qui eurent à connaître les exigences de l'occupant, et acceptèrent les modalités du choix à Bordeaux.
- Le 28 avril 1942, un convoi militaire déraille près de Caen. Un message est aussitôt passé au S.D. de Bordeaux qui informe la préfecture des intentions de l'autorité allemande de passer par les armes sept patriotes. Ce sont les postiers du bureau-gare-Saint-Jean arrêtés depuis un mois qui sont désignés.
- Le 21 septembre 1942, soixante-dix patriotes, pour la plupart syndicalistes de la métallurgie bordelaise sont extraits des cullules du fort du Hâ, et quelques-uns cu camp d'internement de Mérignac. La liste a été dressée à la préfecture. La raison ? Un attentat a été commis à Paris, mais Oberg et Knochen exigent que Bordeaux soit associé à la réparation.
- Le 3 octobre 1943, sept résistants italiens et espagnols, transférés au Mont- (fin de la page à ma disposition).
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021