Port de Grattequina
LES INSTALLATIONS MARITIMES DE GRATTEQUINA - Les trains du MEDOC - Lucien Chanuc Patrice Durbain (les éditions du Cabri) pages 160 & 161
- Bibliothèque Elliane Delahaye -
Deux lois promulguées en 1910 et 1914 ont autorisé un vaste programme d'extension des ouvrages maritimes du port de Bordeaux. Ce programme prévoit notamment la construction d'un canal maritime à grand gabarit destiné à relier les bassins à flot mis en service en 1869 et en 1902, avec un mouillage en eau profonde à établir au lieu-dit Grattequina, en amont du confluent de la Garonne et de la Dordogne. Ces travaux doivent comprendre une écluse d'entrée de grande dimension, un vaste bassin d'évolution et un ensemble de darses, de quais et d'entrepôts en complément de l'établissement à flot déjà existant. Au lendemain de la première guerre mondiale, les formalités d'expropriation, suspendues en 1914, ne sont pas reprises et le projet est abandonné au profit du nouvel avant-port du Verdon.
Pourtant, l'établissement en rive gauche de la Garonne d'un poste d'accostage spécialisé dans la réception du charbon anglais et l'expédition de poteaux de mine est concédé le 1 er juin 1926 à la Société des Installations Maritimes de Grattequina, filiale de la puissante entreprise de travaux publics Hersent présente sur le chantier du môle d'escale du Verdon. Cinq ans plus tard, le nouveau poste d'accostage est mis en service. Il est doté de trois grues électriques sur portique Daydé & Pillé, pouvant être équipées selon les besoins de bennes automatiques à charbon ou de grappins pour les poteaux de mine. Cet équipement permet de décharger un navire charbonnier à raison de 300 t à l'heure.
Une voie ferrée d'environ 7 Km, ouverte à l'exploitation le 18 octobre 1931, relie Grattequina à la ligne du Médoc près de la halte de Parempuyre. Les rames de wagons sont amenées sur le terre-plein grâce à un double faisceau de quatre voies, relié au sud à une petite gare de triage de la compagnie du Midi et au nord à l'extrémité des deux voies de débord qui contournent les installations. Trois locotracteurs Baudet-Donon-Roussel sont mis en service pour déplacer les wagons sur l'ensemble de ces voies, manoeuvrer ou former les rames complètes qui sont livrées ou enlevées par des locomotives du Midi. Les deux premiers de type 3V12 n° 215 et 216, sont mis en service en 1930. Le troisième, de type 4V45 D n° 332, est livré en 1932.
Le poste d'accostage de Grattequina permet aux navires de gagner un temps appréciable sur ceux qui, se rendant aux bassins à flot de Bordeaux, doivent franchir des écluses et attendre une marée. Il est prévu en outre d'aménager de part et d'autre du tracé de l'embranchement ferroviaire une vaste zone industrielle, mais les terrains ne trouveront jamais preneur. Le trafic charbonnier plafonnera à 100 000 t par an à Grattequina, ce qui rendra inutile le projet ambitieux de prolonger la Ceinture de Bordeaux vers le sud. Cette liaison à double voie se serait embranchée à la bifurcation des Echoppes, serait passée sous la ligne Bordeaux-Irun et aurait rejoint la ligne Bordeaux-Sète au sud de la gare de Villenave d'Ornon. Entre celle-ci et Bègles, un triage aurait été créé au lieu-dit Hourcade. En fait, bien que la totalité des terrains ait été acquise dès 1932, aucune suite ne sera donnée à ce projet si ce n'est - bien plus tard ! - la création d'un triage à Hourcade en juin 1966... (La carte sera visible dans l'album)
Ajouter un commentaire
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
Commentaires (1)
1. Durbain 25/07/2023
merci d'avoir cité notre ouvrage DBN