Le chemin du merci - N. Huston
J'ai choisi cet article, non pour faire la "morale" mais il correspond à un phénomène de société actuel. J'ai rencontré autour de moi, des Blanquefortais, qui m'ont racontée cette manière d'être de la part de personnes qu'elles ont cotoyées dans leurs familles, ou dans la société, avec les clichés et les réactions intellectuelles qui sont véhiculés. Merci à Yvan Levaî, sans qui je n'aurai pas acheté le Monde, ce jour là.
LE CHEMIN DU MERCI - Nancy Huston - Le monde - dimanche 29 mai et 30 mai 2011 -
Je voudrais vous entretenir aujourd'hui d'une valeur sous-estimée pour ne pas décriée sous nos cieux : la gratitude.
(C'est ma dernière chronique ce qui risque de confrérer à mon ton une certaine urgence, une certaine solennité, voire une certaine emphase, je vous en demande pardon d'avance).
On ne peut pas s'efforcer d'être heureux mais on peut s'efforcer d'être reconnaissant. Or, voici ce que je constate : plus on a de la chance, plus on est ingrat. Plus on est riche, moins on est généreux. Plus la vie vous couvre de cadeaux, plus on lui crache dessus. Plus on est puissant (et l'on ne peut devenir pluissant que grâce aux autres), plus on se targue de n'avoir besoin de personne.
Le lieu où peut s'observer de la manière la plus irréfutable la dépendance humaine est assurément la famille. Le bébé humain naît très prématurément et doit être aidé, protégé et éduqué pendant de longues années avant de pouvoir se débrouiller seul un tant soit peu. Pour apprendre à réfléchir, il a besoin de langage il doit (beaucoup) entrendre parler les autres.
Quand à chercher sa propre nourriture. Il n'en sera capable qu'au bout de...sept ou huit ans dans les pays pauvres, quinze ou seize ailleurs - et, dans l'Occident opulent, deux bonnes décennies !
Paradoxalement, c'est dans ce même Occident opulent où les humains mûrissent si tard que règne, plus que partout ailleurs au monde, le mythe de l'autosuffisance. Les intellectuels remportent le palmarès en la matière, reprenant volontiers à leur compte le "Familles, je vous hais !" d'André Gide. "Dans la langue du plus petit peuple européen , en islandais, écrit Milan Kundéra dans Testaments trahis, la famille se dit : ¨fjölskylda, l'étymologie est éloquente : skylda veut dire : obligation ; fjöl veut dire : multiple. La famille est donc une obligation multiple."
Fuyons donc la famille ! est la conclusion consensuelle de bien de nos têtes pensantes, dont on est juste surpris que leur propre morgue ne les étouffe pas.
Deux articles m'ont frappés ces derniers jours.
Le premier, dans Books, résume le livre d'une féministe allemande qui dénonce les femmes de son pays pour leur "lâcheté" : imaginez-vous qu'au lieu de se battre pour accéder aux postes de direction dans les entreprises, elles choisissent "par confort" de s'occuper de leurs enfants ! Il va de soi, n'est-ce-pas que diriger une entreprise est une activité où s'épanouissent magnifiquement nos traits les plus positifs : intelligence, sens de l'humour, générosité, finesse, originalité... alors que le soin des enfants, bien sûr, ne peut que faire s'étioler ces talents et ces dons. En tant que mère (ou père), on ne pense jamais, on ne rit jamais, on n'invente ni ne crée rien, on est dans la répétition fastidieuse de mille tâches abétissantes. Vision typiquement beauvoirienne, sartrienne : soyons autonomes ! Ne nous fions qu'à nous-mêmes !
Le deuxième article commence ainsi :
"Une salle, deux salles, trois salles, juste ce qu'il faut de lumière, de silence, les sculptures de Georges Jeanclos et vous. Cette visite doit se faire seul, loin de la fureur d'un vernissage, vos yeux grands ouverts dans les yeux fermés de ses personnages, au pays de l'angoisse (passée) et de la beauté (éternelle)." J'ai lu ces phrases avant de regarder le titre du journal qui les publiait, mais savez-vous, j'ai aussitôt compris qu'il ne pouvait s'agir d'eun grand journal parisien (en effet, signé Philippe Dessaigne, l'article est paru dans le Berry républicain). Un journaliste de la capitale perdrait son emploi s'il écrivait ainsi, au premier degré, comme si quelque chose l'avait réellement ému. En d'autres termes, dans une ville qui se targue d'être l'une des plus belles, les plus riches et surtout les plus cultivées de la planète, au sein justement du milieu où les gens sont payés pour réfléchir, on raisonne comme si l'art valable ne devait en aucun cas transmettre.
L'amour (serait-il surgi de la difficulté), la beauté (serait-elle surgie de la laideur), le partage, l'éloge de la faiblesse ; non, mais le sarcasme, la haine de la vie, la solitude tragique de chaque misérable mortel, le courage viril du désespoir.
Alors je me suis dit que c'était quand même un comble. Et qua ma quête dorénavant, serait de suivre obstinément un autre chemin que celui-là, balisé à mort depuis deux siècles par les "autonomistes" petits et grands. Au lieu de chercher à diriger une entreprise, je vais écouter attentivement les personnages de mes romans (quelle dépendance, entre nous!) et jouer aux cartes avec mes enfants.
Au lieu d'essayer de me convaincre que la merde, le vomi et la misogynie sont fascinants parce que ce sont les thèmes de prédilection de certains romanciers bien placés dans le vent (et dans les ventes), je vais relise Handke qui, dans une pièce datant de 1983, écrivait ceci : "Faites votre chemin dans le vide... ne vous laissez pas convaincre qu'il n'y a pas de beauté. Négligez les sceptiques loin de l'enfance... et n'ayez que mépris pour les persifleurs : les choses sont encore -soyez reconnaissants. La reconnaissance c'est l'enthousiasme - la gratitude seule donne la vision du vaste monde."
Au lieu de m'efforcer de reconnaître un artiste comme "majeur" sous prétexte que le château de Versailles l'expose, je préfère m'attarder sur la série de sculptures par laquelle Ousmmane Sow a tenu à honorer les vrais grands de ce monde qui jamais ne tonitruent ni ne pavanent : HUGO, MERE TERESA, MANDELA, GANDHI, son propre père... série bouleversante qui s'intilule, tout simplement... Merci.
- Nancy Huston - née au Canada et éduquée aux Etats-Unis. Nancy Huston vit en Franced depuis 1973 et écrit en anglais et en français parutions :"L'espèce fabulatrice" (2008), "Jocaste reine" (2009) et infrarouge" (Actes Sud. 310 p, 21,80 )
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Nicole AVRIL - VOYAGE EN AVRIL - édition Plon -
J'avais besoin de parler de toi, mon père, et j'ai commencé à parler d'elle, de ta mort. En avais-je le droit ? Je n'écris pas contre l'oubli, aussi longtemps que mon cerveau vivra dans un semblant d'ordre, je me souviendrais. Je n'écris pas pour transmettre une expérience originale, c'est au contraire sa banalité qui la rend à mes yeux extraordinaire. Je n'écris pas dans l'espoir de te retrouver. J'écris pour te trouver. Je t'ai aimé, je t'ai tant aimé plus fort et même plus passionnément que je ne l'ai cru, cependant je ne t'ai jamais connu. Tu m'as toujours paru impénétrable. Sans doute chaque père donne-t-il à chaque enfant, à chaque fille, à chaque fille unique, le sentiment d'être une énigme ?
Extrait page 23 : "Le 15 août dernier, pour mon anniversaire, ne l'avais-je pas appelé de Tanger, et d'entrée, ne l'avais-je pas remercié de m'avoir donné la vie ? Il est vrai aussi que j'avais pensé que l'occasion de le faire ne se présenterait sans doute pas une seconde fois."
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En faisant mes recherches sur Cachac, en me penchant sur mes origines et en rencontrant des humains, j'ai fait une ronde d'AVRIL, au centre était le chiffre 66 qui me suit depuis ma naissance sans que je ne m'en rende compte. Un jour, je me suis arrêtée et je l'ai vu (1.2.3 Soleil) ; mon père m'avait donnée son amour des chiffres. - Eliane -
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Aujourd'hui 12.05.2013, j'entends sur toutes les ondes des groupes de personnes qui réclament des dédommagements de l'Etat français pour les préjudices qu'il ont subits. Une partie de ma mémoire se rappelle, qu'il y a quelques années mon enfant (allocataire de recherche) titulaire d'une thèse avec seulement mention très bien. Après de longues recherches pour trouver un emploi, sachant que les maîtres de conférences en place la garde très longtemps, a demandé rendez-vous au maire de Blanquefort, déjà président de la C.U.B. pour qu'il l'aide. Il l'a reçu et lui a donné un bon conseil : passer un concours administratif. Je pense que toutes les personnes employées dans toutes les mairies, les administrations de Bordeaux et de la C.U.B. ont passé ces fameux concours que l'on n'a pas fait de petites exceptions. Mais, si je dis que l'enfant en question est petit-enfant d'ancien combattant de la guerre de 1914/1918 blessé de guerre, arrière-petit-enfant d'un soldat mort pour la France en 1914, et petit-enfant d'un meilleur ouvrier de France avec palmes académiques, il rentre dans la catégorie de la génération, par ses grands-parents, des personnes auxquelles la France doit reconnaissance car c'est d'actualité pour certains...
Comme je l'ai entendu dire à la télévision le 16 mai 2013 :"mieux vivre pour nos enfants". Comme je l'entends à l'Assemblée Nationale dans de longues interventions : "l'importance que tout le monde puisse faire des études" et après ? qu'est-ce-que l'on fait ? D'accord les études ont été bénéfiques pour ceux qui discourent, mais leur cas leur est personnel, ils ont pour certains rencontré les bonnes personnes qui ont bien voulu leur mettre le pied à l'étrier....malgré leurs lacunes, comme tout un chacun.
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le 12.01.2014 - Philippe TORRETON présente son livre à paraître "Mémé ?" dont il parle avec beaucoup d'amour. Sa grand-mère tout comme mon grand-père maternel, Gabriel Perrin elle aimait "la chanson des blés d'or" par Armand Mestral. Enfant j'étais très impressionnée lorsqu'il me la chantait d'une voix puissante.
Mignonne, quand la lune éclaire/ La plaine aux bruits mélodieux / Lorsque l'étoile du mystère/ Revient sourire aux amoureux,/ As tu parfois sur la colline. /Parmi les souffles caressants,/ Entendu la chanson divine/ Que chantent les blés fémissants ?
Migonne, quand le soir descendra sur la terre,/ Et que le rossignol viendra chanter encore,/ Quand le vent soufflera sur la verte bruyère,/ Nous irons écouter la chanson des blés d'or !/ Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
As-tu parfois sous la ramure,/ A l'heure où chantent les épis,/ Ecouté leur joyeux murmure/ Au bord des vallons assoupis ?/ Connais-tu cette voix profonde,/ Qui revient, au déclin du jour,/ Chanter parmi la moisson blande/ Des refrains palpitants d'amour ?
Migonne, quand le soir descendra sur la terre,/ Et que le rossignol viendra chanter encore,/ Quand le vent soufflera sur la verte bruyère,/ Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
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VERONIQUE POULAIN : "LES MOTS QUE L'ON NE ME DIT PAS". (Stock). Ses parents sont sourds mais elle n'en voudrait pas d'autres.
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021