Déclaration Pétain 25.06.40
DECLARATION DU MARECHAL PETAIN DU 25 JUIN 1940
Je m'adresse aujourd'hui à vous, Français de la métropole et d'outre-mer, pour vous expliquer les motifs des deux armistices conclus le premier avec l'Allemagne, il y a trois jours, le second hier, avec l'Italie.
Ce qu'il faut d'abord souligner, c'est l'illusion profonde que la France et ses alliées se sont faite sur leur véritable force militaires et sur l'éfficacité de l'arme économique, liberté des mers, blocus, ressources dont elles pouvaient disposer.
Pas plus aujourd'hui qu'hier, on ne gagne une guerre uniquement avec de l'or et des matières permières. La victoire dépend des effectifs, du matériel et des conditions de leur emploi.
Les événements ont prouvé que l'Allemagne diposait dans ce domaine, en mai 1940, d'une écrasante supériorité à laquelle nous ne pouvions pas nous opposer, quand la bataille s'est engagée, que des mots d'encouragement et d'espoir.
La bataille des Flandes s'est terminée par la capitulation de l'armée belge en rase campagne et l'encerclement de divisions anglaises et françaises. Ces dernières se sont battus bravement. Elles formaient l'élite de notre armée ; malgré leur valeur elles n'ont pu sauver une partie de leurs effectifs qu'en abandonnant leur matériel.
Une deuxième bataille s'est livrée sur sur l'Aisne et sur la Somme. Pour tenir cette ligne, 60 divisions françaises sans fortifications, presque sans chars, ont lutté contre 150 divisions d'infanterie et 11 divisions cuirassés allemands. L'ennemi, en quelques jours, a rompu notre dispositif, divisé nos troupes en quatre tronçons et envahi la majeure partie du sol français.
La guerre était déjà gagnée virtuellement par l'Allemagne lorsque l'Italie est entrée en campagne, créant contre la France un nouveau front en face duquel notre armée des Alpes a résisté.
L'exode des réfugiés a pris, dès lors, des proportions inouïes ; dix millions de Français, rejoignant un million et de Belges se sont précipités vers l'arrière de notre front, dans des conditions de désordre et de misère indescriptibles.
A partir du 15 juin l'ennemi, franchissant la Loire, se répandait à son tour sur le reste de la France.
Devant une telle épreuve, la résistance armée devait cesser. Le gouvernement était acculé à l'une de ces décisions : demeurer sur place ou prendre la mer.
Il en a délibéré et s'est résolu à rester en France pour maintenir l'unité de notre peuple et le représenter en face de l'adversaire. Il a estimé que, dans de telles circonstances, son devoir était d'obtenir un armistice acceptable en faisant appel chez l'adversaire au sens de l'honneur et de la raison.
L'armistice est conclu. Le combat a pris fin.
En ce jour de deuil national ma pensée va à tous les morts, à tous ceux que la guerre a meurtris dans leur chair et dans leur affection.
Leur sacrifice a maintenu haut et pur le drapeau de la France.
Ils demeurent dans nos mémoires et dans nos coeurs.
Les conditions auxquelles nous avons dû souscrire sont sévéres. Une grande partie de notre territoire va être temporairement occupée.
Dans tout le nord et dans l'ouest de notre pays, depuis le lac de Genève jusqu'à Tours, puis, le long de la côte, de Tours aux Pyrénées, l'Allemagne tiendra garnison.
Nos armées devront être démobilisées, notre matériel remis, nos fortifications livrées, notre flotte désarmée dans nos ports. En Méditerranée des bases navales sont démilitarisées.
Du moins l'honneur est-il-sauf. Nul ne fera usage de nos avions et de notre flotte. Nous gardons les unités terrestres et navales nécessaires au maintien de l'ordre dans la métropole et dans nos colonies. Le gouvernement reste libre, la France ne sera administrée que par des Français.
Vous êtiez prêts à continuer la lutte. Je le savais. La guerre était perdue dans la métropole. Fallait-il la prolonger dans les colonies ?
Je ne serais pas digne de rester à votre tête si j'avais accepté de répandre le sang des Français pour prolonger le rêve de quelques Français mal instruits des conditions de la lutte. Je n'ai placé hors du sol de France ni ma personne ni mon espoir.
Je n'ai pas été moins soucieux de nos colonies que de la métropole. L'armistice sauvegarde le lien qui l'unit à elles, la France a le droit de compter sur leur loyauté.
C'est vers l'avenir que désormais nous devons tourner nos efforts.
Vous serez bientôt rendus à vos foyers. Certains auront à le recontruire. Vous avez souffert, vous souffrirez encore. Beaucoup d'entre vous ne retrouveront pas leur métier ou leur maison. Votre vie sera dure, ce n'est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal.
La terre, elle ne ment pas. Elle demeure votre secours. Elle est la patrie elle-même. Le champ qui tombe en friche, c'est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c'est une portion de France qui renaît.
N'espérez pas trop de l'Etat. Il ne peut donner que ce qu'il reçoit. Comptez, pour le présent, sur vous-même, et pour l'avenir sur les enfants que vous aurez élevés.
Nous avons à restaurer la France, montrez-là au monde qui l'observe, à l'adversaire qui l'occupe, dans tout son calme et toute sa dignité.
Notre défaite, est venue de nos relâchements. L'esprit de jouissance détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié.
C'EST A UN REDRESSEMENT MORAL. QUE, D'ABORD, JE VOUS CONVIE. FRANCAIS, VOUS L'ACCOMPLIREZ ET VOUS VERREZ, JE VOUS LE JURE, UNE FRANCE NEUVE SURGIR DE VOTRE FERVEUR.
----------
REPUBLIQUE FRANCAISE
Préfecture de la Gironde
APPEL AUX MAIRES ET A LA POPULATION
Une grande partie du Département de la Gironde va être comprise dans la zone qui sera occupée.
Un immense devoir incombe à chacun de vous.
Je convie les Maires et habitants des villes et des campagnes à conserver leur calme et leur dignité, et je les invite à répondre sans défaillance à l'appel de M. le Maréchal PETAIN en consacrant toutes leurs forces, dans une étroite fraternité, à restaurer la France.
Que tous travaillent dans le total esprit de sacrifice qui, seul, assurera le redressement moral et matériel de notre Patrie.
Bordeaux, le 26 juin 1940
Le Préfet
Marcel BODENAN
----------------------------------------------------
A LA POPULATION BORDELAISE
Pour éviter des destructions inutiles, M. le Maréchal PETAIN, Président du Conseil des Ministres, a fait savoir à M. A. MARQUET, Député-Maire, qu'il avait décidé qu'à partir du 20 juin, à 15 heures, BORDEAUX devait être considéré comme Ville ouverte.
En conséquence, le Maire demande à la population bordelaise de garder, quoiqu'il arrive, l'attitude de calme et de dignité dont elle a fait preuve lors du dernier bombardement.
--------------------------------------------------
A LA POPULATION BORDELAISE
Mes chers Concitoyens,
Depuis nos revers, vous vous êtes montrés dignes des traditions de la cité.
vous avez été accueillants pour les réfugiés, courageux sous le bombardement et confiants à l'égard de M. le Maréchal PETAIN.
Notre ville est comprise dans la zone qui sera occupée.
Votre Conseil Municipal fera son devoir.
Je vous demande de conserver votre calme.
Demain comme aujourd'hui, nos consignes seront :
DISCIPLINE, ORDRE, DIGNITE.
A. MARQUET
Député-Maire (L'affiche du Maire de Bordeaux du 27 juin)
---------------
Message du Maréchal Pétain au Chancelier Hitler
L'avancée de vos armées risque d'obliger le Gouvernement Français à prendre les lourdes responsabilités qui incomblent en présence des troupes allemandes.
La défense héroïque de l'armée Française m'autorise à vous adresser une demande : celle de pouvoir pendre ma décision dans une partie encore intacte du territoire national.
(expédié le 21 juin 1940 à 23 heures)
------------
Réponse : le 22 juin 1940 21 h 12
de D. A. H.
au Maréchal PETAIN, président du Conseil des Ministres à BORDEAUX
Je me suis décidé à donner satisfaction à votre demande et j'ordonne que BORDEAUX reste immédiatement en dehors de la zone de guerre aussi longtemps que dureront les négociations sur l'Armistice à conclure ente le Gouvernement Français et le Gouvernement Italien.
Adolf H I T L E R
Ajouter un commentaire
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021