Gd Clapeau Parcelles annexées.
LE GRAND CLAPEAU (suite)
PARCELLES ANNEXES - Cet article a été refusé à la publication, dans son intégralité par le comité de lecture du bulletin du G.A.H.BLE, certains passages pouvant choquer les lecteurs. J'ai essayé en vain de trouver une médiation. Seul ALAIN TRIDANT m'a soutenue dans ma démarche. Depuis il est archivé, et je publie sur internet de mon propre chef, depuis le mois d'avril 2010. Un mois après que mon article ait été refusé, avec l'accord du conseil d'administration, qui ne l'avait pas lu mais qui suivait l'avis du comité de lecture. A, ce jour, Je fais toujours partie du conseil d'administration du G.A.H.BLE.
Situé à Caychac, au nord de la commune de Blanquefort, en limite du Pian Médoc, à proximité du parc de Tanaïs, le Grand Clapeau est un domaine viticole qui produit aujourd’hui un cru Bourgeois du Haut Médoc. Ses vins ont obtenu une médaille de bronze à l’Exposition universelle de 1878 ainsi qu’à l’Exposition de Bordeaux de 1882 (1).
Édouard Avril père, décédé le 1er avril 1880, était le premier et unique entrepreneur de travaux publics chargé de la construction de la ligne de chemin de fer du Médoc. En effet, après bien des vicissitudes, «la compagne du Chemin de Fer du Médoc », fondée en 1864, se mit d’accord avec Avril pour l’exécution des travaux. Il semble qu’il y ait eu quelques problèmes de gestion si bien qu’en 1868, elle confia la responsabilité de l’organisation à Wattel. Avril devenait sous-traitant ; il a pu ainsi poursuivre sa tâche sans avoir de problèmes financiers.
Édouard Avril eut deux fils, Édouard Marie et Eugène, qui seront à la mort de leur père, le premier propriétaire du château de Béchon (il le lèguera à sa mort à la commune de Blanquefort), et le second du Grand Clapeau.
Pierre Perrin qui acheta en 1895 le Grand Clapeau aux filles d’Eugène Avril (2) était aussi entrepreneur de travaux publics et avait dirigé la construction de lignes de chemin de fer.
Édouard Avril père, grâce aux profits qu’il réalisa avec son entreprise de travaux publics, eut les fonds nécessaires pour annexer au domaine du Grand Clapeau de nombreuses parcelles par acquisitions diverses : achats ou échanges. Certains des vendeurs de ces parcelles avaient par leurs travaux une notoriété internationale, c’est pourquoi nous rappellerons dans cet article les œuvres de quelques uns.
À savoir :
1° De Bernard Taste, Jean Micau, François Chauvin, Hélène Bordes, Antoine Cassy et Pierre Dugay, suivant contrat passé devant Me Courregeoles, alors notaire à Blanquefort, le 30.04 1865.
2° D’Antoine Guillemet, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 28.03.1865.
3° D’Anne Nancy Acquart veuve Jean Marie Jules Menvielle, Marie Mathilde Malartigue veuve Charles Vavasseur et Jean Durgeon, suivant contrat au rapport du dit Me Courregeoles le 20.02.1866.
4° De Michel Berniard et Jeanne Naud époux, suivant contrat au rapport du dit notaire en date du 26.03.1866.
5° D’Élisabeth Lançon veuve Jean Pineau, suivant contrat au rapport de Me Berninet, notaire à Saint-Médard en Jalles, substituant le dit à Me Courregeoles alors décédé, le 24.04.1866.
6° De Raymond Bon, suivant contrat du 24.04.1866 dressé par le dit Me Berninet comme gérant l’étude de Me Courregeoles.
7° De Joseph Dejean, suivant contrat dressé par Me Courregeoles fils, notaire à Blanquefort, le 11.09.1866.
8° De Jeanne Marie Corinne Descrimes veuve François Seignouret, suivant contrat du 09.07.1866 toujours dressé par Me Berninet comme gérant l’étude de Me Courregeoles.
François Seignouret, né à Bordeaux le 22 mars 1783, a été vers 1820 fabricant de meubles en Louisiane (le plus grand des ébénistes des Etats-Unis) ; propriétaire de biens immobiliers à Bordeaux, il fonda une firme d’exportation de vins en 1830 ; entre temps, en1829, il acheta le château Dillon avec son épouse Jeanne Marie Corinne Descrimes et en fut propriétaire jusqu’à son décès en 1852. Son épouse en gardera la propriété jusqu’en 1890, date de son décès (3).
9° De Joseph Dejean, suivant contrat dressé par Me Pierre Courregeoles fils notaire à Blanquefort le 11.09.1866.
10° De Monsieur Arnaud Taste, suivant contrat dressé par le même notaire le 13.09.1866.
11° De Antoine Romefort, suivant contrat dressé par le même notaire le 27.11.1866.
12° De Pierre Boismorin, suivant contrat dressé par le dit Me Courregeoles le 02.01.1867.
13° De Bernard Bouey, suivant contrat dressé par le même notaire le 22.01.1867.
14° De Monsieur Thomas Lescos, suivant contrat dressé par le même notaire le 22.02.1867.
15° De Jean Hosteins, suivant contrat dressé par le dit Me Courregeoles le 03.03.1867.
16° De Monsieur Jean Marie Isidine Félix de Saint-Quentin, suivant contrat au rapport du dit Me Courregeoles du 05.04.1867.
17° De Monsieur Jean Delin, aubergiste à Blanquefort, suivant contrat passé de Me Courregeoles de 12.05.1867.
18° De Monsieur Jean Dégans, de Linas, Blanquefort, suivant contrat au rapport de Me Courregeoles du 12.05.1867.
19° De Jean Dutrouih demeurant à Canteret, Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 16.05.1867.
20° De Jean Broustic demeurant à Caichac, Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 02.061867.
21° De Émile Monjol, chevalier de la légion d’honneur demeurant, à Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 06.09.1868.
22° De Marie Bouchet veuve Mathias Fourton demeurant à Blanquefort, suivant contrat du même jour au rapport du même notaire.
23° De Marie Vignoles épouse Albert Ausmont demeurant à Caichac, Blanquefort, suivant contrat dressé par le dit Me Courregeoles le l4.03.1869.
24° De Jérôme Dejean et Marie Delaube époux, du Pian, suivant contrat au rapport de Me Courregeoles du 18.04.1869.
25° De Guillaume Duverger et de Marguerite Elies époux, de Peybois à Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 09.05.1869.
26° De Bertrand Lalande et Joseph Lalande cultivateur demeurant à Caichac, Blanquefort, suivant contrat reçu par le dit Me Courregeoles le 20.05.1869.
27° De Louis Romefort et Anne Tayac époux, du Pian, suivant contrat au rapport de Me Courregeoles du 04.07.1869.
28° De Pierre Jacquet demeurant à Breillan, Blanquefort, suivant contrat au rapport de Me Courregeoles du 04.07.1869.
29° De Jean Vialard demeurant au Poujeau, commune du Pian, suivant contrat au rapport de Me Courregeoles du 04.07.1869.
30° De Jean Criq dit Pays demeurant à Maurian, Blanquefort, suivant contrat passé par le dit notaire le 18.07.1869.
31° De Jean Romefort, du Pian, et de Louis Romefort, de Blanquefort, suivant acte au rapport de Me Courregeoles du 05.09.1869.
32° De Louis Micau, du Pian, suivant contrat au rapport de Me Courregeoles du 14.11.1869.
33° De Pierre Hosteins demeurant à Latuilière, commune du Pian, suivant contrat dressé le 07.11.1869.
34° De Antoine Romefort, Louis Romefort et Jean Romefort demeurant au Pian et de Louis Romefort neveu demeurant à Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 21.11.1869.
35° De Jean Pion demeurant au Pian, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 26.12.1869.
36° De Pierre Lacaussade demeurant à Bordeaux, rue Laseppe, suivant contrat passé devant le dit Me Courregeoles le 02.01.1870.
37° De Barthélémy Castagnet demeurant Linas, commune de Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 02.01.1870.
38° De Marie Salomé Marbach veuve Pierre Fillon demeurant à Blanquefort, suivant contrat passé le 20.07.1862 devant Me Courregeoles.
39° De Gratien Argillos demeurant au bourg de Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Courregeoles le 21.07.1870.
40° De Jean Jacques Delas et Catherine Ferry épouse, de Caichac, Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux lors notaire à Blanquefort le 21.11.1871.
41° De Marie Prévot épouse de Pierre Fort, de Peybois, Blanquefort, Marie Fort veuve Raymond Peleu, de Blanquefort, Marie Fort épouse Jean Nicolas, de Peybois, Blanquefort, Jean Fort et Louise Castagnet, de Blanquefort, Marthe Fort veuve Dominique Marsadier, du Vigean, Eysines, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 10.03.1872.
42° De Marie Daurat veuve Etienne Lavergne au nom et comme tutrice des enfants alors mineurs Jean Baptiste, Louise et Marie Lavergne, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux alors notaire à Blanquefort le 19.11.1872.
43° De Pierre Bidon et Anne Romefort époux, du Poujeau, le Pian, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 17.10.1872.
44° De louis Romefort et Elisabeth Goujon époux, de la Rivière, Blanquefort suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 02.03.1872.
45° De Pierre Pineau vigneron et Anne Castagnet époux, à Caychac, Blanquefort suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 01.06.1873.
46° De Pierre Paul Frédéric Baron de Portal, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 18.02.1874.
Le baron Pierre Paul Frédéric de Portal est surtout connu par son livre de référence : Des couleurs symboliques dans l’antiquité, le moyen âge et les temps modernes, qui fut édité pour la première fois en 1840. Dans une nouvelle édition de mai 2008 (4). «Les symboles des Egyptiens comparés à ceux des hébreux », les racines hébraïques ont été révisées et vocalisées. « Les Symboles des Égyptiens » est une étude linguistique, philologique et symbolique, établissant les relations qu'entretiennent les symboles égyptiens, trouvés sur les monuments, et les racines hébraïques qui leurs correspondent. Ces liens ancestraux sont confortés par les langues coptes et grecques. C'est pourquoi, ce livre représente un apport essentiel à la connaissance fondamentale des symboles.
Pour son analyse, l'auteur se réfère à la religion et aux coutumes de l'Égypte ancienne et à la langue hébraïque. Prenant pour base d'étude le texte du « Hiérogrammate Horapollon », il décrit la valeur symbolique des animaux, des couleurs, des principaux symboles bibliques et les règles de leur composition ou de leur opposition. Le chapitre II étant, entièrement construit sur le livre « Hieroglyphica d'Horapollon », l’éditeur a placé, à la fin de l’ouvrage, la traduction française intégrale de ce texte. « Horapollon », ou « Horus Apollon », qui était un philosophe d'Alexandrie de la seconde moitié du Ve siècle. L'étude d'Horapollon fait apparaître un mystère du langage sacré égyptien. Ce mystère consistait à mettre en rapport des objets dont les noms étaient plus ou moins équivoques et homophones, ce que l'on appelle paronomase. Ce mystère de la langue sacrée se reproduit également dans les écritures « hiéroglyphiques et hébraïques ». L’acquisition du 28.08.1874 ayant pour objet notamment la pièce dite de la Bécassine que M. Perrin a revendue par contrat le 19.06.1904 au Sieur Fumeau, avait eu lieu moyennant le prix de 3 531,70 francs payé comptant. Enfin l’acquisition du 31.01.1876, qui avait pour objet une pièce de vigne connue sous le nom de Vigne Blanche pièce de Giron et pièce de Lartigue, et une autre pièce de vigne au bois de Lafon, a eu lieu moyennant le prix de 8 321,45 francs payé comptant. 48° De Jean Romefort demeurant à Arsac moyennant 2 000 francs payés comptant, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux notaire à Blanquefort le 25.01.1874. 49° De Raymond Eyquem et Catherine Criq époux, du Pian, suivant contrat dressé par Me Bourdeaux le 27.08.1874. 50°De Pierre Hosteins et Pétronille Lafitte époux, demeurant au Poujeau, le Pian, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 25.10.1874. 51°De Charles Dugay et de Bertrande Monnier époux, à Blanquefort, suivant contrat passé devant Me Bourdeaux le 24.02.1875. 52° De Jean Romefort et Marie Lavaud époux, du Pian, suivant contrat passé devant le dit notaire les 03.03 et 10.04.1876. 53° Enfin de Pierre Pineau et Anne Castagnet époux, de Blanquefort, suivant contrat passé devant le dit Me Bourdeaux le 15.02.1878.
47° De Jean Louis Paul Dénucé docteur médecin à Bordeaux, suivant trois contrats passés devant Me Bourdeaux les 10.03.1874, 28.08.1874 et le 06.01.1876. (5)
M. le Dr Denucé, (1824-1889) a été professeur adjoint de clinique chirurgicale à l'Ecole de Médecine de Bordeaux. «Le premier rapport pour décrire un incubateur mis au point pour les soins du bébé prématuré » a été écrit par Jean Louis Paul Denucé. Il fait la description d’une cuve à double paroi en zinc dans laquelle l'espace entre les parois a été rempli d'eau chaude. D’autre part, en anatomie, il a décrit en 1854 le ligament inférieur radio cubital qui porte son nom : « le ligament carré de Denucé ».
L’acquisition du 10.03.1874 qui avait pour objet une pièce de fonds dite des Carrigailles, une autre parcelle avec maison formant la grande pièce de Madère, et deux pièces au bois de Lafon, a eu lieu moyennant le prix de 4 598,25 francs payé comptant et quittancés au dit contrat dans lequel le vendeur a déclaré être marié en premières noces avec la dame Noémy Chauvot et n’avoir jamais été tuteur.
Le Grand Clapeau est donc composé de terres ayant appartenu à des propriétaires qui représentent toutes les classes de la société. Aujourd’hui, en 2010, il possède toujours son château en parfait état, environ la même superficie de terrain et reste un grand cru bourgeois à l’identique de l’année 1898, il est possible que ce soit une exception à Blanquefort.
Actuellement, il est la propriété de la famille Baudinière depuis 3 générations. En effet, c'est le grand-père de Pierre Baudinière, employé du chemin de fer qui l'avait acheté en ?.
1- Bordeaux et ses environs, par Charles Cocks (Editeur Feret Fils), 1850.
« Le Grand Clapaux, propriétaire Aviragnet, 50 tonneaux. »
Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite, deuxième édition, par Charles Cocks (Editeur Feret Fils) 1868.
« Le Grand Clapot propriétaire Avril, production de 25 à 30 tonneaux. »
Bordeaux et ses vins classés par ordre de mérite, septième édition, refondue et augmentée par Édouard Feret, 1898.
« Le Château Grand Clapeau Olivier, contenance 113 hectares, propriétaire Pierre Perrin, production 80 tonneaux. »
2 – Acte de vente de vente passé au Grand Clapeau le 10 août 1905, vente Pierre Perrin à Denis Poupard (dans cet acte figurent les parcelles achetées ou échangées ; pour plus de détails consulter les archives départementales), notaire Louis Dugravier à Blanquefort.
3- Alain Tridant Château Dillon Publication du G.A.H.BLE, 1998.
4– Editeur Lahy, Roquevaire (Bouches-du-Rhône). En vente à la librairie Decitre (La Part-Dieu, Lyon 69003)
5 – Publication dans le Journal de Médecine de Bordeaux en 1857.
- Sources, Elliane Delahaye.
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021